Comment circuler dans l’île pour éviter les embouteillages ?

Petite île mais gros bouchons, une des particularités du paysage réunionnais. Se déplacer en voiture relève parfois de l'aventure...

Avec une superficie de 2.510 km², La Réunion avec son relief montagneux, ses cirques, ses ravines et ses volcans est un petit paradis sur lequel il est souvent compliqué de se déplacer ! Le réseau routier est saturé en raison des petits espaces insulaires mais aussi d’une répartition déséquilibrée de la population qui occupe majoritairement le littoral. Les automobilistes doivent quotidiennement faire preuve de patience dans les embouteillages… À La Réunion, on parle en temps de trajet et pas en nombre de kilomètres !

L’île dispose certes d’un réseau routier moderne, mais insuffisant par rapport au parc automobile qui ne cesse d’augmenter et qui représente aujourd’hui plus de 400.000 véhicules. La route est devenue, depuis le dernier train voyageur de 1976 et suite à la politique du « tout voiture », l’unique moyen de transport. Il n’existe pas d’alternative à l’automobile et 80 % des Réunionnais possèdent une voiture sur l’île.

© temoignages.re

C’est incontestablement le moyen de transport privilégié avec 66 % des déplacements, le bus représentant seulement 7 % (lire notre fiche pratique Se déplacer en bus à La Réunion). Les transports en commun restent largement boudés par la population, cela malgré des mesures comme la création du Reuni’Pass pour inciter les Réunionnais à recourir au bus plutôt qu’à la voiture.

Les raisons sont diverses : certaines zones ne sont pas bien desservies, les horaires sont approximatifs et pas forcément respectés et les bus sont également bloqués dans les embouteillages. Les touristes, eux aussi, optent pour les déplacements en voiture à travers la location afin d’être plus flexibles et d’accéder à tous les sites touristiques qui ne sont pas joignables en bus.

© Car Jaune sur cartedelareunion.fr

Le problème des embouteillages à La Réunion n’est pas seulement lié au taux d’équipement automobile, mais aussi aux contraintes et fragilités du réseau routier. Seul un axe principal fait le tour de l’île, la N1 qui relie Saint-Denis à Saint-Pierre par la côte ouest via la route des Tamarins depuis 2009 et la N2 qui elle relie les mêmes communes par le littoral est via Saint-Benoît, la route des laves, Saint-Philippe, Saint-Joseph. La N3 traverse l’île de l’est au sud.

Le réseau est effectivement insuffisant dans les Bas et sur le littoral, ce qui provoque quotidiennement des kilomètres d’embouteillage. La route des Tamarins a certes considérablement amélioré les conditions de circulation dans l’île en rendant le trafic un peu plus fluide entre le Nord et le Sud.

Mais l’engorgement aux heures de pointe, à l’intérieur des villes principales (Saint-Benoit, Saint-Denis, Saint-Louis, Saint-Pierre, Saint-Joseph) et entre les pôles d’agglomérations restent inéluctables. Évitez les grandes villes entre 7h00 et 9h00 le matin et le soir de 16h30 à 18h00.

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Même règle le dimanche soir pour la route du littoral entre Saint-Gilles et Saint-Denis ou en direction du sud vers Saint-Pierre entre 17h00 et 20h00 quand tout le monde rentre de la plage. Le trafic est en revanche beaucoup plus fluide durant les vacances scolaires (lire notre fiche pratique Vacances en famille à La Réunion).


Parmi les villes à problèmes, en tête de liste, l’accès et la sortie de Saint-Denis. Les bouchons se forment en particulier à la fin des quatre voies, les entrées d’agglomérations subissent l’effet d’entonnoir ! Ces secteurs de congestion sont également inévitables à Saint-Paul jusqu’à l’entrée de la route du littoral, à Saint-Benoît, au Tampon, mais aussi à Saint-Pierre et Saint-Joseph.

Le réseau routier est certes saturé sur certains axes, mais les conditions météorologiques jouent aussi un rôle essentiel : le trafic est directement impacté voire paralysé en cas de fortes pluies ou de fortes houles, tout particulièrement durant l’été austral. C’est le cas de la fameuse route du littoral qui relie Saint-Denis à La Possession. Cet axe se trouve réduit, basculé en raison d’éboulements côté falaise ou de cyclones côté mer.

La route de Cilaos, la N5, connaît les mêmes problématiques : les habitants de Cilaos, mais aussi ceux des autres îlets du cirque sont fréquemment « coupés du monde » suite à des éboulis importants. Mêmes constats sur la RD 48, route de Salazie, souvent fermée à la circulation suite à des éboulis sur la chaussée en période de pluies.

Depuis quelques années, pour faire face au problème des embouteillages et améliorer les conditions de circulation des Réunionnais, la région s’engage dans de nombreux aménagements. C’est le cas du chantier colossal de la Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et la Possession, débuté en 2014 et qui devrait être accessible fin 2023.

© Serge Gélabert

Autre projet de grande envergure, la route des hauts de l’est, qui permettra de relier les quartiers isolés, en offrant une alternative à la N2 saturée. Le but de ce projet est de fluidifier le trafic de l’est allant de Saint-Benoît à Saint-Denis, où les embouteillages sont quotidiens aux heures de pointes.

Une solution plus simple pour dissoudre le flux de véhicule serait le covoiturage (lire notre fiche pratique Le covoiturage à La Réunion). Il a peine à se développer même si ces dernières années cette tendance se déploie grâce aux applications facilitant la recherche et la prise de contact entre automobilistes. Or, les Réunionnais adorent leurs voitures….

D’autre part, le covoiturage suppose une similarité des horaires de déplacements ou, si ce n’est pas le cas, la possibilité pour l’un ou l’autre de pouvoir rentrer chez lui par un autre moyen. Cependant, le bus ne propose pas vraiment une alternative optimale, ce qui incite les automobilistes à garder leurs habitudes et à engorger les routes chaque matin.

Face à l’insuccès des transports en commun, les collectivités locales de l’île abondent de projets afin de développer de nouveaux modes de déplacement. C’est le cas du téléphérique de Saint-Denis reliant Bois de Nèfles au Chaudron, projet de la Cinor. La première ligne devrait entrer en fonctionnement fin 2021.

La Réunion envisage également de se doter d’un nouveau transport public, le Run Rail, tramway. D’un tracé de 150 kilomètres, ce nouveau transport en commun devrait relier à terme Saint-Benoît à Saint-Pierre en passant par le Nord et l’Ouest.

En attendant toutes ces réalisations, un bon conseil pour mieux circuler sur l’île: il faut anticiper et se renseigner sur l’état des routes !

> Info trafic : les conditions de circulation en temps réel <

La Réunion propose des sites/applications qui donnent les infos-routes en temps réel comme infotrafic.re avec des webcams postées sur les routes de l’île ou bien encore l’application Waze.
Radar 974, un groupe privé sur Facebook, vous prévient en cas d’accidents, d’embouteillages, de travaux routiers et de présence de nouveaux radars fixes ou mobiles. Ou bien, écoutez tout simplement la radio locale Freedom !

Malgré les différents aménagements et projets visant à fluidifier le trafic, à l’heure actuelle, le réseau routier n’en demeure pas moins saturé. Aujourd’hui, le grand challenge pour La Réunion est de trouver au plus vite une alternative au « tout automobile »…

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