Le créole réunionnais, comment le parler ?

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Que représente le créole à La Réunion ? Et bien, c’est toute la fierté des Réunionnais !

Les langues créoles sont parlées sur tous les continents à l’exception de l’Europe. On estime à environ 10 millions la population créolophone à base de français et un nombre indéfinissable de langues créoles. Elles sont apparues entre les seizième et dix-neuvième siècles suite à la colonisation européenne, au contact des colons français, portugais ou espagnols avec des esclaves et immigrés d’autres communautés linguistiques.

À La Réunion, c’est au 18ème siècle, à l’arrivée des esclaves du Mozambique et de Madagascar, des travailleurs « engagés » d’Inde et plus tard des Chinois dans les plantations de canne à sucre, que l’’île reconnaît alors la nécessité d’une langue commune indispensable pour communiquer (lire La Réunion et son histoire).

Les langues des esclaves et des engagés mélangées à un français du 17ème siècle parlé par les propriétaires blancs dans la colonie forgent un dialecte basé sur la langue française : le créole réunionnais.

C’est avec ces apports malgaches, tamouls, voire même indo-portugais que le créole réunionnais s’est enrichi. Il est considéré comme « le fruit des métissages » (lire Ethnies et origines du peuple réunionnais).

Aujourd’hui encore, le créole est essentiellement une langue parlée. 90% des habitants de l’île l’utilisent quotidiennement comme langue première, aussi bien au travail qu’à la maison ou encore dans la cour de récréation, même si la langue officielle est le français. L’usage du français reste très majoritaire à l’écrit mais trouve à l’oral une place grandissante notamment chez les plus jeunes.

Les Réunionnais sont donc généralement bilingues. Les seuls à ne parler que le français sont les métropolitains surnommés les « Zoreils ».

Longtemps considéré comme un patois sans valeur, même interdit à l’école après la fin de l’esclavage en 1848, ce n’est qu’en 2000 que l’État français reconnaît le créole réunionnais comme langue régionale et est désormais enseigné à l’école au même titre que le français. Cependant, il subsiste une certaine réticence à l’égard de son apprentissage. Le français reste majoritaire étant réputé comme la langue de la modernité, de l’avenir professionnel.

Malgré cette revalorisation, le créole reste très minoré dans les médias. Ce sont surtout des chanteurs qui transmettent notamment la langue à travers le Maloya. Il existe des associations comme « Lofis la lang kreol la reyon » très engagée dans la promotion et la sauvegarde de la langue de la Réunion. Il faut tout de même signaler que depuis 1983, le 28 octobre a été décrété « Journée internationale de la langue et de la culture créole ».

Or, malgré ces différentes initiatives, le créole réunionnais reste la langue parlée en famille ou entre amis, la langue des ancêtres, la langue identitaire.
C’est une langue difficile à maîtriser parfaitement car elle ne s’apprend pas, on la ressent. Le créole s’écrit comme il s’entend !

Il est quasiment impossible de l’unifier avec toutes ses particularités : on distingue trois variétés locales : le créole des Bas, langue des réunionnais d’origine africaine, malgache et indienne, le créole des Hauts, pratiqué par les Blancs des Hauts et le créole urbain, plus moderne et très francisé et surtout utilisé par la jeune génération.

Le créole réunionnais a trois écritures différentes donc pas d’orthographe standardisé. Sur le plan du vocabulaire, la majorité des mots créoles vient du français. Mais souvent ces mots n’ont pas le même sens que le français moderne alors attention aux faux amis !

Tente : corbeille, sac pour aller au marché (en créole) > tente : toile de tente (en français)
Gayar : agréable, chouette (en créole) > gaillard : fort, robuste (en français)
Grin : haricots rouge, blanc… (en créole) > grain : petit corps de forme ronde végétal ou autre (en français)
Et la liste est longue…

Au niveau grammaire, la différence est encore plus grande : le nombre (pluriel et singulier) ne s’exprime pas comme en français. Le genre est quasiment inexistant et de nombreux termes sont au masculin : un table, un banane, un fourchette ou un madame…

Par contre, la conjugaison est très simplifiée, le verbe ne change pas avec la personne « moin va dansé, nou va dansé, zot va dansé ».

Bref, voici quelques expressions qui pourraient vous aider à mieux maîtriser la langue de « Danyèl Waro » :

Bonzour : Bonjour
Mi apel… : Je m’appelle …
Koman i lé ? : Comment ça va ?
Lé la : Ça va
Bat karé : se promener
Pied bois (pied banane, pied mangue, …) : Arbre (bananier, manguier etc.)
Bordmer : plage
Loto : voiture

> Pour apprendre les mots et expressions les plus courantes du créole réunionnais, consultez la fiche pratique Lexique Kréol

> Regarder cette vidéo pour vous initier au créole réunionnais, une langue ensoleillée et chaleureuse :

Voir aussi :
> Les sites culturels incontournables
> Festivals et fêtes culturelles à La Réunion
> Les marchés traditionnels de La Réunion
> La cuisine réunionnaise
> Infos utiles sur La Réunion
> L’île en images
> Vidéo : La Réunion , une terre de diversité
> Vidéo : La Réunion et son histoire

© Photos 1, 2 & 3 : Serge Gélabert

1 avis

  1. le parlé créole

    – Excellent sujet –
    Je suis parti en Métropole, en Allemagne, en Espagne et au Portugal pendant plus de 20 ans et « moin lé encore content gagne cause créole »; moin lé même fier.
    Oui le « parlé créole » ne s’oublie pas (c’est comme monter à vélo)
    Alors band créole la vive en France, qui dit gagne pu cause créole…Mi croit pas zot…!!!

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