Le rhum à La Réunion

Le rhum à La Réunion : entre histoire, traditions et dégustation

Il n’est pas rare d’entendre à La Réunion que tous les chemins mènent au rhum… Et pour cause, l’île vit au rythme de la canne depuis le début du XIXe, elle marque son histoire, ses terres et remplit ses verres !

Le roseau sucré est absolument incontournable sur l’île, omniprésent dans le paysage, il s’exporte volontiers en poudre ou en morceaux. Mais le sucre n’est pas l’unique dérivé de la canne, en effet, le rhum se consomme également partout dans le monde, et à La Réunion, il a même ses musées : Stella Matutina ou la Saga du Rhum !

Il existe différentes sortes de rhums, entre le rhum blanc, le rhum brun, le jeune, le vieux, le rhum agricole et celui de mélasse, le rhum d’assemblage, le millésimé,… il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver. Afin de vous aider à déguster le meilleur rhum, voici quelques informations qui, espérons-le, vous seront utiles.

Nous l’avons dit, au début du XIXe siècle, la culture de la canne remplace à La Réunion celle du café, jugé moins résistant aux intempéries. L’économie du sucre naît alors sur l’île Bourbon, et avec elle, les premières distilleries voient le jour.

© Rhum Charrette

En 1845, la maison Isautier est créée à Saint-Pierre. C’est encore aujourd’hui la plus vieille distillerie familiale de l’île.
En 1884, c’est la maison Rivière du mât qui ouvre ses portes à Saint-Benoît, et c’est la plus grande distillerie de l’île.
Enfin la maison Savanna propose une large gamme de saveurs : rhum agricole, millésimé, single cask, …

Ces trois principales distilleries de l’île se sont regroupées en 1972 pour créer la marque Charrette, un Groupement d’Intérêt Économique pour consolider l’exportation du rhum, c’est LE rhum de la Réunion, ainsi, le rhum péi est toujours gagnant…

Mais alors, entre ces différentes marques et les types de rhum, lequel choisir ? Quelle est la différence entre un rhum agricole et un rhum traditionnel ? Si je veux faire plaisir à un amateur de rhum, quel choix faire ?

Il y a deux manières essentielles de faire du rhum : en broyant la canne et en faisant fermenter le jus après plusieurs étapes d’épuration ou en faisant du sucre avec le jus et en utilisant la mélasse de ce sucre, sorte de résidu caramélisé, pour en faire du rhum. Le premier est un rhum agricole, l’autre, un rhum de mélasse. Ce dernier représente plus de 97% de la production mondiale de rhum et c’est ainsi que le rhum était produit traditionnellement à la Réunion.

Ensuite, il faut distinguer le rhum jeune et le rhum vieux. Le rhum vieux a fermenté au minimum trois ans en fût de chêne, il se consomme sec le plus souvent, c’est davantage un rhum de dégustation. Le rhum jeune est en général apprécié pour la préparation de punchs, cocktails, desserts,…

Un amateur de rhum se tournera donc vers le rhum vieux pour en apprécier toute la saveur. Il en existe plusieurs catégories. La plus fréquente d’entre elles est le rhum d’assemblage, plusieurs rhums sont mélangés pour créer une cuvée. On trouvera alors des cuvées Very Old (minimum trois ans d’âge), VSOP (Very Special Old Pale, minimum cinq ans d’âge), et XO -Extra Old- ce sont des rhums qui ont séjourné au moins huit ans en fût.
Plus le rhum est vieux, et plus il se sera imprégné du bois, tant par sa couleur que par son goût. En général, les récipients ont été précédemment utilisés pour fermenter du cognac, le rhum s’en imprègne donc avec le temps.

Enfin, les rhums millésimés sont des rhums qui n’ont pas été assemblés, autrement dit, ils sont issus d’une seule et même récolte et distillation. Dans cette catégorie, vous trouverez des rhums de fût unique, ou single cask (le maître de chai a sélectionné le meilleur fût pour le mettre en bouteille, chacune d’elle est alors numérotée et le fût clairement identifié).

Il existe aussi le rhum brut de fût, il est issu d’un seul fût mais son degré d’alcool n’a pas été modifié, pas d’ajout dans le rhum, pas de filtre, il est embouteillé tel quel (rhum à fort degré), c’est un rhum très authentique.

Néanmoins, les rhums vieux ne sont pas les plus consommés à La Réunion, en effet, le rhum s’y boit essentiellement en punch et cocktail ou bien arrangé. Le rhum arrangé est un rhum blanc dans lequel on a fait macérer des fruits, épices, ou même animaux (pas de grenouilles mais l’idée est la même…). Disons que l’expert sur l’île, c’est celui qui devinera l’arôme du rhum arrangé les yeux bandés.

De nombreux sachets de fruits, herbes et épices séchés sont vendus sur les marchés pour ceux qui voudraient gagner du temps. Pour les autres, amassez fruits de toutes sortes, épices, miels, herbes, scolopendres même si cela vous amuse et préparez vos propres boissons (voir les recettes en vidéo).

Dans les deux cas, il vous faudra attendre plusieurs mois avant de pouvoir vous enivrer de la décoction obtenue, donc patience et modération seront les maîtres mots de celui qui souhaitera profiter pleinement de l’alcool local.

Voir aussi :
> La cuisine réunionnaise
> Trouver un restaurant dans l’île
> Les bars où sortir à La Réunion
> Les sites culturels incontournables
> La carte des aires de pique-nique
> L’île en images
> Vidéo : La Réunion et son histoire
> Vidéo : La Réunion, une terre de diversité

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