La faune de La Réunion

La Réunion héberge des espèces d'animaux parfois surprenantes, certaines endémiques

Lors de vos balades autour de La Réunion, il vous sera offert d’observer autant d’animaux que vous avez l’habitude de croiser, que de créatures spectaculaires, parfois rares, parfois délicieuses, rarement dangereuses.

L’île connaît, pour commencer, une grande diversité d’oiseaux. Le plus connu d’entre eux, et surtout l’emblème de l’île, est le paille-en-queue. Cet oiseau blanc et noir qui niche le plus souvent à versant de ravine, au plus près des littoraux car il se nourrit de poissons, est reconnaissable par les deux longues plumes qui lui allongent le corps. Il aime sortir les jours venteux et se donner en spectacle, ce qui le rend assez facile à observer.

© Serge Gélabert

Le papangue, lui, est plus timide. Ce rapace beige et blanc de belle envergure flâne au-dessus des cirques et parfois des champs de cannes à la recherche de quelques musaraignes et autres mulots.

© Serge Gélabert

Pour les plus petites espèces, vous croiserez fréquemment le cardinal, sorte de moineau dont les mâles rougeoient à l’arrivée de l’été, mais aussi le bélier, repérable par son plumage jaune vif et les colonies de nid qu’il monte dans les bambous, les chocas et autres. Dans un périmètre réduit, 16 km2 au nord de l’île (Réserve de la Roche Écrite) entre 1.200 et 1.800 m d’altitude, vous croiserez le Tuit-Tuit, un oiseau exclusivement forestier. Menacé, il figure sur la liste des espèces protégées.

Sur la plage, c’est la tourterelle péi aux yeux bleus qui viendra chercher quelques miettes de pain auprès de votre serviette. Elle n’est pas farouche et son chant sera rapidement celui que vous assimilerez à l’île. Impossible d’entendre ce son sans vous savoir, ou vous croire, apaisés par le doux réconfort d’un instant de repos à l’ombre d’un filaos.

Et si d’aventure vous saisissiez vos chaussures de randonnée pour découvrir la faune et la flore de La Réunion, vous verriez sans doute un tec tec, petit piaf curieux et joueur, bon compagnon des randonneurs ou encore un zoizo de la vierge, dont le rouge et le bleu vifs vous surprendront.
Moins remarquable mais tout aussi courant, le martin ressemble à un merle, il fut introduit sur l’île à la fin du 18e siècle pour lutter contre une invasion de sauterelles, depuis, il poursuit son travail en chantant.

Le merle Maurice, aux joues rouges et à la houppette noire a des airs de seigneur des champs mais il est en réalité un nuisible reconnu par arrêté préfectoral. Il s’attaque aux fruits et légumes et même aux autres nids, desquels il chasse les occupants pour s’installer. Il n’en reste pas moins agréable à regarder et à photographier.

Nocturnes, vous le savez, les chauves-souris s’endorment cependant parfois le long d’un tronc d’arbre, alors restez attentifs et vous pourrez peut-être en observer une, en veillant à ne pas déranger son sommeil…

Baissez à présent les yeux, vous entendez ce bruit dans les feuillages ? Plus bas encore, oui, au sol, c’est une maman tangue qui promène ses petits. Non, ce n’est pas un hérisson, mais bien un tangue, un cousin. Il est aussi attendrissant sur ses quatre pattes qu’apprécié en civet… et oui !

Beaucoup plus rares et beaucoup plus visibles, il paraîtrait que certaines cerfs se soient échappés des élevages de l’île, alors il arrive que l’on en croise un, loin d’être pour autant une espèce sauvage, vous voilà tout de mêmes prévenus.

Mais il est à parier que c’est une belle dame qui attirera votre attention, surtout si elle est accompagnée de ses voisines. Je veux bien entendu parler de la bib. Parfois rouge, le plus souvent jaune et noire, elle peut être de belle taille, mais toujours inoffensive. Elle reste bien tranquille sur sa toile en attendant qu’une proie s’y prenne et qu’elle la garde de côté pour le prochain petit creux. De nombreux réunionnais ont une bib chez eux, installée paisiblement au-dessus du canapé, elle vous débarrasse des mouches et moustiques.

Sa cousine la babouk est plus surprenante. Mobile et vraiment très rapide, elle aime se mettre au chaud dans les maisons ou pire, sous les couettes ! Toute aussi inoffensive que la bib elle est souvent bien plus grosse et son caractère imprévisible fait malheureusement d’elle la ba-bouc émissaire de la famille. Faites pourtant bien attention, si vous envisagez de l’écraser à coup de claquette, ou même de la mettre en boîte pour la sortir de la maison et que vous voyez une poche blanche sous son abdomen, alors arrêtez tout, au risque qu’elle ne libère instantanément ses presque 200 petits chez vous…à méditer !

Et pour rester dans le thème des chouettes bébêtes, il n’est pas exceptionnel de tomber sur un scorpion dans une maison réunionnaise. Rassurez-vous cependant, ils sont assez petits et davantage partisans de la fuite que de l’attaque.

S’il est en revanche un insecte dont il vaut mieux se méfier à la Réunion, c’est la scolopendre. Ce mille-pattes qui raffole des lieux humides (salle de bain) et des jardins pourrait bien vous grimper sur la jambe et vous mordre. La morsure est très douloureuse, mais peut surtout devenir paralysante. C’est peut-être pour cette raison qu’on voit souvent cette adorable créature au fond des bouteilles de rhum, on l’y trouve en effet, bien moins dangereuse.

Les guêpes également sont appréciées dans les estomacs des réunionnais, les larves en fait. Les grosses guêpes de l’île, aussi appelées mouches zaunes aiment faire leur nid près des maisons. Elles piquent fort et le venin dure un moment, alors certains se vengent en faisant frire les larves, elles ont un petit goût de noisette et restent un met insolite et recherché.

Et pour finir sur une note colorée et qui met tout le monde d’accord, n’oublions pas les lézards, geckos ou caméléons de La Réunion. Essentiellement présents sur la zone sud de l’île, les caméléons, aussi appelés endormis, sont difficiles à repérer. Les mâles sont très colorés et les femelles marron. L’endormi n’aime pas le flash des appareils photo mais il se laisse volontiers observer des heures durant.

© Serge Gélabert

Le gecko de Manapany, assez rare, se trouve dans la ville éponyme. Il est vert, parsemé de tâches rouges, et souligné des traits noirs, blancs, marron, il est bien plus coloré que son cousin malgache, le gecko de Madagascar, qui envahit progressivement l’île jusqu’à devenir une menace pour les autres espèces.

Le margouillat enfin, petit lézard rose, presque transparent, se sent chez lui dans toutes les maisons. Il se régale des insectes volant près des lumières entre deux étranges chants qui lui sont propres. Un ami des vacanciers et dont l’installation devient pourtant rapidement gênante par les multiples crottes qu’il fait partout…

Ces animaux, dont la liste n’est certes pas exhaustive, font la richesse visuelle de l’île. Du plus singulier au plus banal, Ils participent à notre émerveillement quotidien à condition de savoir leur accorder le temps qu’ils méritent.

Voir aussi :
> La flore de La Réunion
> L’île en images
> La Carte du Top 50 des randonnées
> 2 semaines à La Réunion : que faire ?
> Risques et dangers à l’île de La Réunion
> Les sites culturels incontournables
> Vidéo : L’observation des baleines
> Vidéo : Plongée sous-marine à La Réunion

© Photo couv. : Serge Gélabert

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